La logique du monde fantastique n'est pas la notre. D'abord, elle nous apprend a n'être surs de rien, ni de nous ni des autres ni du monde, qui peuvent se muer en monstruosités ou en féeries. Les deux univers, le sorcier et le reel, se heurtent, et lorsque la logique devient trop forte, la sorcellerie disparait dans l'étang du doute (Aurore), dans la mort du sorcier (La Tchalette), bref, toujours le fantastique détruit la preuve de son existence.Mais le sorcier oublie toujours un detail qui témoigne de sa vérité.
Quand j'ai dit a Jean-Claude Servais que je croyais a l'histoire de la Tchalette, quand je lui ai avoue que j'avais, moi aussi, perdu une Aurore dans le bruit de mes vingt ans, quand je lui ai dit que j'avais connu le berger Ernest, il n'a pas ri ! Car, au fond de son âme, il croit aux histoires qu'il dessine; sinon, il ne les dessinerait pas ! (Guy Denis, écrivain et conteur ardennais) |